Les fans du Japon sont-ils ridicules et immatures?

Je pense qu'il faut d'abord discerner les fanatiques ou les passionnés qui ont les pieds sur terre de ceux qui ne l'ont pas. Depuis ces dernières années on crée des termes péjoratifs pour désigner ce genre de personne qui s'investissent passionnément dans leur(s) activité(s). Et la principale chose qu'on leur reproche est leur manque de maitrise de sociabilité et l'absence de faire la part des choses.

Tu évoque dans ton message la cible des francophones, mais je pense que c'est généralisé dans tous les pays développés du monde où l'on peut s'attarder sur des choses moins essentiels que sa propre survie comme l'est la plupart des thèmes abordés sur ce forum.

Me trouvant dans un cursus de langue japonaise, je pense donc pouvoir donner un avis plutôt réaliste : L'immaturité est présente dans tous les secteurs à un âge plus ou moins précis. Je doute que ça ai un
rapport avec le sujet qui nous intéresse. Le Japon donne à travers ses médias fictifs une image faussés d'une communauté en plein paradoxe qui tente de montrer une image parfaite et flexible de leur façon de vivre. On retrouve d'une certaine manière le même phénomène dans les films/séries américain(e)s... Le fameux “American Dream” et les déceptions de beaucoup de gens présents ou passés serait lui aussi un manque de maturité? Je ne le pense pas.

Concernant les élèves de japonais (qui sont, en général, par extension passionnés du Japon), les jeunes “immatures” (c'est un pléonasme, vous en conviendrez) qui ne sont bercés que par les manga et plus récemment les drama, une majorité d'entre eux ont un futur japonisant voué à l'échec.

Alors on évoque le mot “ridicule” : Est-ce qu'un passionné de Star Trek se rendant à des conférences et autres représentations serait il moins ridicule qu'un passionné du Japon se teintant les cheveux en couleur arc-en-ciel et tout l'équipement qui s'en suit? Un passionné de train électrique ou un passionné de timbre? Qu'est-ce qui est ridicule, qu'est-ce qui ne l'est pas? C'est entièrement relatif.

Après on retrouve le japonisant actif qui fait tout pour atteindre un objectif (peu importe lequel) et qui passe ses journées à étudier le japonais, il connait plus ou moins la vie sur place parce qu'il a pu sacrifier des sommes folles pour s'offrir de quelconques voyages au Japon en se pensant spécial alors que nombreuses personnes l'ont fait avant lui... Mais ce japonisant là n'a pas une vie social très développé. Il rencontre de nombreuses deceptions amoureuses avec la gente féminine japonisée et se dit qu'au final, s'adapter à la culture japonaise parait plus contraignant encore que d'apprendre la langue. (un moi, il y a quelques années, en plus exagéré... pour l'aspect asocial.)

Ensuite on a le gars (ou la fille) qui ressent un grand bien être incommensurable au contact de la langue japonaise... Adore ses différents aspects, sa logique, son écriture et sa sonorité. Cette personne estime que l'étude d'une langue est une chose très personnel et intime et pense invariablement qu'une langue est plus qu'un outil ou un accessoire accessible au premier venu. Ce même gars fait tout pour arriver à ses fins. Il accumule frustrations par frustrations, prend un nouveau départ pour devenir quelqu'un, commence des études de langue (par exemple) et vit de façon précaire pendant de longues années à se demander si tout ça peut vraiment aboutir. Se sent terriblement blasé par cet aura médiatique et tendance que développe le Japon en général. (Le moi de maintenant! T_T)

Le “japonisant” immature et/ou ridicule (Je ne comprend pas très bien où tu veux en venir par là) n'est pas un japonisant pour moi. Un japonisant (on prend cette exemple là mais c'est pareil pour toute spécialité) se doit d'être complet culturellement parlant : Connaître l'histoire dans ses grandes lignes, connaître les personnalités qui ont été important pour l'évolution du pays, connaître les différents
courants littéraires, religieux, pouvoir faire des comparaisons objectives entre l'occident et le pays ciblé, connaître des chansons d'enfants et toutes ce genre de choses. Vu toutes ses lacunes, je ne me sens même pas en droit de me nommer ainsi... Il faudrait pouvoir se permettre de passer de nombreuses années au même endroit pour se compléter davantage.

Je pense être quelqu'un de communicatif, lucide et pragmatique. J'ai une vision plutôt négative du pays et en même temps je suis dégouté du laxisme européen.

Quelque soit la passion qu'on peut avoir (encore faut il en avoir, je connais pas mal de monde sans intérêt précis... T_T) le principal est de faire la part des choses et de gérer ses priorités. On a tous un rôle à jouer en tant que citoyen : pour soi, pour sa famille, pour son pays (aucune insinuation patriotique mais penser que toutes actions – rémunérées ou non – peu avoir son utilité dans le développement de son pays (ou celui dans lequel on vit) cela permettant de supporter des boulots plus pénibles que d'autres).

Bref, d'autres avis?