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Mineko Iwasaki : " Ma Vie de Geisha "

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Message par Catinus Mar 6 Avr - 23:29

Encore enfant, Mineko Iwasaki est placée par sa famille dans une maison pour devenir une geisha. Cela ne se fait pas sans mal, vous vous en doutez. Là, on lui apprend la danse, la musique, la calligraphie, la discipline. Dans cette autobiographie nous décrit ce monde bien particulier et mystérieux , le karyukai, le « monde des fleurs et des saules « . Une autodiscipline de fer qui forge un caractère et qui intrigue les occidentaux. Mineko nous dévoile petit à petit cette « école « , nous explique le tout en détail, de façon assez objective, mettant en avant les qualités mais aussi sa révolte contre ces disciplines jugées archaïques ; elle ne mâche pas ses mots quand il le faut et nous révèle le fond de sa pensée.
Elle nous dit : « Car une geiko ( geisha ) de premier rang vit sous le feu des projecteurs, alors que j’ai passé mon enfance à me cacher dans des cabinets noirs. Une geiko se consacre au bonheur et au plaisir du public ; je suis d’une nature plutôt solitaire. Une geiko est un saule exquis censé se courber au service des autres ; je suis têtue, raisonneuse et dotée d’un orgueil à toute épreuve. «
Elle deviendra une geisha parmi les plus réputées de Kyoto, autant dire de tout le Japon.

Disponible à la bibliothèque des Chiroux à Liège
Catinus
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Message par Alforno Mer 7 Avr - 18:23

Sujet intéressant,
le métier de geisha se transmet de mère en fille, ou on le devient.
Sayônara
Alforno Mineko Iwasaki : " Ma Vie de Geisha " 525132
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Message par Catinus Jeu 8 Avr - 23:50

Voila une question qu'elle est pertinente. Gloups !
Peut-être les deux mais je crois plutôt qu'on le devient. Je proposerai d'ici peu des extraits de ce livre très intéressant
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Message par Catinus Ven 9 Avr - 13:22

Extraits du livre de Mineko Iwasaki : « Ma vie de Geisha «
- Karyukai signifie « monde des fleurs et des saules « , car si la geisha est une fleur parmi les fleurs, elle possède aussi la grâce, la souplesse et la force d’un saule.
- Une maiko est une apprentie geisha.
Chez nous, nous n’employons pas le mot geisha mais celui, plus précis, de geiko, qui signifie « femme qui excelle dans les arts « . ( …)
Les geiko perfectionnent leur art dans une okiya où elles logent : ce que l’on appelle couramment la « maison des geishas « . Elles y sont soumises à un régime draconien de cours et d’exercices, qui n’est pas sans invoquer la discipline de fer nécessaire en Occident à la formation d’une ballerine, d’un pianiste de concert ou d’une chanteuse lyrique. La directrice de l’okiya est là pour vous soutenir et s’occuper de l’organisation matérielle de votre carrière. En qualité de jeune geiko, l’on est hébergé dans l’okiya pour une période convenue, en général cinq à sept ans, au cours de laquelle on rembourse sa dette à l’établissement. Ensuite, une fois indépendante, on va vivre seule tout en continuant à dépendre de son okiya d’origine.

- Au Japon, depuis toujours, les enfants destinés à une carrière artistique commencent officiellement leur formation le 6 juin de leur sixième année ( 6-6-6 ) . Mais quand il s’agit d’une discipline traditionnelle, il arrive que l’on débute dès trois ans. Cet apprentissage précoce est surtout caractéristique des deux branches de notre tradition théâtrale : le nô et le kabuki. Les pièces nô, qui se sont développées au XIV e siècle, sont issues de danses de cour rituelles exécutées en offrande aux dieux. Elles sont d’un style sobre et grave, très élégant, que rehausse une musique aux sonorités profondes. Le kabuki, né deux siècles plus tard pour distraire le peuple, est plus animé et peut se comparer à l’opéra en Occident. Le nô comme le kabuki sont joués exclusivement par des hommes.
- Puis elle m’a conduite aux W-C et m’a appris à nettoyer un cabinet. C’est la première responsabilité qu’une directrice transmet à son héritière.
- La danse classique japonaise ne correspond pas du tout à l’esthétique occidentale. On la pratique en tabi, les chaussettes de coton blanc, plutôt qu’en ballerines, et les mouvements, contrairement à ceux des ballets, sont d’une extrême lenteur, tendus vers la terre plutôt que le ciel. Cependant, comme dans la danse européenne, leur exécution nécessite une musculature d’athlète.

- Les fournisseurs venaient le matin. Les hommes n’avaient pas le droit d’entrer à l’okiya qu’après dix heures, quand toutes ses habitantes s’étaient envolées (…) .Les parents masculins, tels mon père, étaient autorisés à pénétrer à l’intérieur de la maison, mais jamais plus loin que la salle à manger. Seuls les bonzes et les petits enfants pouvaient poursuivre plus avant ( … ) Voila pourquoi il est absurde d’assimiler la maison des geishas à un lieu de perdition : les hommes ne sont même pas admis au cœur de cette société exclusivement féminine.

-Ni les maiko ni les geishas ne sont autorisées à manger lors d’un banquet, quels que soient les délices étalés sous leurs yeux. Elles sont là pour divertir les clients, un point c’est tout. Seule exception à cette règle : quand une geiko est invitée au restaurant par un client.

- La coupe en tube du kimono oblige celle qui le porte à adopter une démarche particulière. Les genoux légèrement fléchis, les orteils décollent à peine du tatami, entraînant le reste du pied dans un glissement qui empêche le devant du vêtement de s’ouvrir et de révéler un bout de chair, cheville ou jambe, considéré comme inesthétique. Le haut du corps reste droit.
- Voici comment on nous apprend à ouvrir le fusuma et à entrer dans une pièce.
Asseyez-vous sur vos talons devant la porte, levez la main droite à la hauteur de votre poitrine et placez le bout des doigts, paume ouverte, au bord de l’encadrement ou dans la cavité, s’il y en a une. Faites coulisser de quelques centimètres en prenant garde de ne pas porter la main au-delà d’une ligne verticale qui passe par le milieu de votre corps. Levez votre main gauche qui repose sur votre cuisse et appliquez une légère pression sur le poignet gauche de manière à faire glisser la porte en ménageant une ouverture tout juste suffisante pour vous permettre de passer.. Levez-vous et entrez. Pivotez sur vous-même et assez-vous sur vos talons face à la porte ouverte. Servez-vous du bout de vos doigts de la main gauche étayée par la droite, et refermez. Levez-vous, faites demi tour et allez vous agenouillez devant votre professeur. Sortez votre éventail de dessous de votre obi , de la main droite, et disposez-le horizontalement sur le sol avant de vous prosterner.

- La geiko est engagée pour divertir l’hôte et ses invités. Elle est là pour mettre tout le monde à l’aise. Les nakai assurant le service, elle se contente de verser un peu de saké. Dès qu’elle entre dans l’ozashiki, elle doit aller droit à la personne qui préside et engager avec elle la conversation. Faisant tire ses sentiments, elle doit par son attitude lui dire : « Je n’avais qu’une hâte, c’était de venir bavarder avec vous. ( … ). Un banquet dans une ochaya coûte une petite fortune : environ 500 euros l’heure, nourriture et geiko non comprises. Un ozashiki de deux heures pour quelques invités de trois ou quatre geiko peut se monter en tout à 2000 euros.
- Il existe deux sortes de geiko : les tachikata et les jikata. Une tachikata est spécialisée dans la danse et a été formée à un très jeune âge. Elle joue aussi d’un autre instrument que le shamisen, comme la flûte traversière ou le tambour. Elle fait ses débuts de maiko à l’adolescence. Une jikata commence sa formation plus tard, se consacre à la pratique d’un instrument de musique et chante des ballades. Elle doit attendre quelques années de plus pour devenir une maiko. Une tachikata doit être belle, alors que, pour être jikata, il n’est pas nécessaire de posséder tant d’attraits.
- Une maiko en costume est conforme à l’idéal de beauté nippon. Elle ressemble à une princesse de l’époque Heian, au point qu’on la dirait sortie d’un rouleau peint du XI è siècle. Son visage est un ovale parfait, sa peau de lait, sa chevelure aile-de-corbeau. Ses sourcils sont des demi-lunes, sa bouche un bouton de rose. Elle a un long cou gracile et sensuel, un corps aux courbes exquises.
- On me confectionnait cinq cols par an, deux pour l’été en gaze de soie légère et trois pour l’hiver en crêpe. Chacun coûtait la modique somme de 2000 euros. ( …) Quant à mon obi, c’était une véritable œuvre d’art : cinq années avaient été nécessaires à sa confection. Un damas brodé d’un motif tout en nuance de feuilles d’érable dorées. Elle mesurait près de quatre mètres et avait coûté une fortune.
- A cause de ma popularité, les clients étaient facturés à une heure entière même si je n’étais présente à leur banquet que quelques minutes, si bien qu’en fin de soirée, ma récolte d’hanadai finissait par sembler vertigineuse. Je n’ai pas les chiffres exacts en tête mais je devais gagner l’équivalent de 500.000 euros par an . C’est beaucoup d’argent dans le Japon des années soixante, plus que le salaire de bien des P-DG de grosses entreprises. C’est pourquoi, entre autres raisons, il est ridicule de croire que les geikos se prostituent : avec un revenu pareil, en ont-elles besoin ?
- Je ne sais pas ce que l’avenir réserve à la société nippone, mais on peut d’ores et déjà affirmer qu’il n’y aura plus beaucoup d’individus assez riches ni assez cultivés pour consacrer tout à la fois le temps et l’argent nécessaires à assurer la prospérité du monde des fleurs et des saules. Je crains que la culture traditionnelle qui a fleuri à Gion-Kobu et dans les autres karyukai ne vienne bientôt à disparaître.
- ( et pour terminer, une anecdote parmi tant d’autres. Mineko est dans une calèche )
- Mineko ! Qu’est-ce que tu fiches perchée là-haut comme une princesse ?
- Tu pourrais être polie, rétorquai-je. Si tu veux t’adresser à moi, parle correctement.
- C’est malin !
- Je suppose que tu as envie de m’accompagner ?
- Voyons …
- Alors tu sais ce qu’il te reste à faire. Je t’écoute.
- Bonjour, sœur Mineko. Auriez-vous la bonté de m’inviter à vos côtés ?
- Bien sûr, ma chère. Avec grand plaisir.
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